Trop souvent considérée comme un simple état de fatigue, la somnolence au volant est un état transitoire, entre veille et sommeil. Elle crée des micro-sommeils qui durent quelques secondes : un laps de temps largement suffisant pour causer un accident.
Au volant, quelques secondes d’inattention suffisent à provoquer des accidents parfois mortels. Selon le livre blanc rédigé conjointement par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) et l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA) en 2013, la somnolence au volant est responsable de 20% des accidents de la circulation mortels en Europe.
La somnolence au volant est trop fréquemment encore confondue avec un simple « coup de fatigue ». Elle se traduit en effet par des symptômes qui peuvent parfois sembler anodins, et qu’il est d’autant plus important de savoir reconnaître :
Durant cet état transitoire, vos perceptions peuvent être brouillées : vous pouvez ainsi franchir la bande d’alerte sonore, avoir l’impression que tous les autres conducteurs conduisent mal et avoir des absences, en ne vous souvenant pas d’avoir parcouru une certaine partie du trajet.
La principale cause de ,somnolence au volant est le manque de sommeil. Différentes études ont permis de démontrer que bien que le temps de sommeil idéal varie d’un individu à l’autre, il est indispensable de dormir 7 heures au moins pour être en pleine forme et en pleine possession de ses moyens. En dessous de cette durée de sommeil, la vigilance et la réactivité chutent radicalement. Or, le temps de sommeil des Français a chuté radicalement au cours des dix dernières années : la nuit de sommeil d’une personne active est actuellement de 6 h 43.
D’autres facteurs aggravent considérablement les risques de somnolence au volant, parmi lesquels :
La prévention de la somnolence au volant commence par une bonne hygiène de vie. À défaut de dormir suffisamment, assurez-vous de bénéficier d’un sommeil de qualité. Pour cela, misez sur une bonne literie, en adoptant un matelas de qualité et ,un oreiller ergonomique, et évitez de dormir dans une pièce surchauffée.
Afin de limiter radicalement les risques, efforcez-vous toujours de prendre le volant dans les meilleures conditions possibles. Tenez compte dans un premier temps de votre horloge biologique, en évitant les horaires à risque : entre 2 heures et 5 heures du matin, et entre 13 heures et 15 heures.
Avant de prendre la route, évitez les repas trop copieux et la consommation d’alcool, et assurez-vous de disposer d’une bouteille d’eau afin de pouvoir vous hydrater. Si vous devez parcourir un long trajet, prévoyez un horaire suffisant pour pouvoir vous accorder une pause toutes les deux heures au moins.
Il est indispensable de réagir dès les premiers signes de somnolence au volant. Si vous êtes accompagné d’une personne apte à conduire, il est recommandé de lui céder immédiatement le volant. Si ce n’est pas le cas, arrêtez-vous rapidement dans un endroit calme et sécurisé.
Une fois votre véhicule immobilisé, faites quelques pas et quelques étirements, en pensant à aérer l’habitacle. Profitez-en pour vous hydrater en buvant un peu d’eau fraîche. Attention à la fausse bonne idée du café : s’il est vrai qu’il peut vous donner un coup de fouet, il faut compter 20 minutes environ pour que la caféine agisse !
Plus efficace qu’une simple pause, la sieste permet de restaurer efficacement votre niveau de vigilance. Une expérience menée par la fondation VINCI autoroutes a effectivement permis d’établir que le niveau de fatigue mesuré après une sieste était de 25% moins important que celui qui était mesuré avant cette pause. Pour bénéficier des bienfaits de la sieste, comptez 20 minutes de sommeil dans votre siège, si possible en position allongée.