Conduite et seniors : quel est l’intérêt de réaliser un stage de remise à niveau ?

Non, les personnes âgées ne sont pas plus dangereuses que les autres conducteurs sur la route, c’est un gros préjugé. Au contraire, elles sont souvent plus prudentes, plus responsables, mais doivent faire preuve de vigilance au volant. Néanmoins, si conduire est une tâche complexe qui exige de bonnes capacités perceptives, motrices et cognitives, l’âge avancé est perçu comme un facteur de risque important sur la route, par la plupart des usagers.

C’est pourquoi, mettre en place des actions de prévention et de sensibilisation à la sécurité routière, organiser des stages de remises à niveau théoriques et pratiques, évaluer, si besoin, les capacités à la conduite, par des tests psychotechniques du permis de conduire (*) peut permettre aux 64 % de retraités qui utilisent encore régulièrement leur voiture, de rouler en toute sécurité et le plus longtemps possible.

Conduire à un âge avancé : quels sont les facteurs de risque ?

Statistiquement, en 2017, les aînés de plus de 65 ans ont été responsables de 16,9 % des accidents mortels, contre près de 20 % pour les 18-24 ans, 22,3 % pour les 25-34 ans, 21,6 % pour les 35-49 et 17,8 % pour les 50-64 ans. En revanche, ils sont plus vulnérables sur la route en raison de leur fragilité physique et, à choc égal, ont une probabilité plus importante d’être blessés voire tués.

Avec le temps, la vue se dégrade, la surdité s’installe, les réflexes sont moins vifs et les raideurs articulaires, notamment au niveau de la nuque et du dos, apparaissent. À cela s’ajoutent parfois des maladies oculaires importantes, particulièrement chez les personnes ayant une cataracte, une dégénérescence maculaire ou un glaucome avancé, qui peuvent accroître les difficultés d’une vision de nuit.

En savoir plus sur les maladies oculaires liées à l’âge et plus particulièrement le glaucome : ,https://www.bonjoursenior.fr/guides/glaucome

Conséquences : une perception des couleurs et des contrastes altérés, un champ visuel réduit, une sensibilité à l’éblouissement des phares, mettant à rude épreuve les capacités de discernement.

Beaucoup de fautes de conduite commises, sont parfois liées à la complexité des panneaux de signalisation, à un manque de coordination (erreurs de pédales, accélération inopinée, etc.), une mauvaise audition (bruit d’un klaxon, oubli d’un clignotant, etc.), une mobilité réduite ou une prise importante de médicaments. Malgré leur longue expérience de conduite, les personnes âgées sont confrontées aux nouvelles règles de circulation et à l’évolution du code de la route : prendre un rond-point, s’insérer sur une voie rapide, peut être problématique. Alors quelles solutions ?

Des solutions pour maintenir les seniors au volant

Le souhait des personnes âgées est de pouvoir continuer à se déplacer en voiture partout et le plus longtemps possible, en tenant compte de leurs limites et capacités. Aussi, associations, mutuelles, assurances, collectivités locales, auto-école… proposent des stages de remise à niveau de conduite, spécialement pour les aînés. Bien pensés, ils ne peuvent être que bénéfiques pour appréhender les risques encourus sur la route et adopter une conduite sécuritaire. Composés d’une partie théorique, leur objectif est de tester leurs connaissances, les aider à comprendre les nouvelles réglementations (panneaux, rond-point, signalisations), leur faire réviser le code de la route, les former aux nouvelles technologies embarquées (régulateur, limiteur, etc.), leur faire prendre conscience des facteurs aggravants environnants (médicaments, état physiologique). En plus, des stages pratiques sont également proposés afin de tester la conduite et gérer les problématiques de la route. Reprendre quelques cours de conduite en auto-école afin de revoir les bases ou faire faire un bilan personnel par un médecin pour tester ses capacités de mobilité, de vision et d’audition sont d’autres solutions qui peuvent s’offrir à eux.

(*) À ce jour, le permis de conduire tel qu’on le conçoit en France est acquis à vie. En cas de suspension, d’annulation ou d’invalidation du permis, un conducteur est soumis à un test psychotechnique du permis de conduire dont l’objectif est de vérifier s’il peut toujours conduire en toute sécurité. L’examen psychotechnique du permis de conduire est effectué auprès d’un psychologue, dans un centre psychotechnique agrée par la Préfecture, permettant de récupérer son permis ou de passer un nouveau permis.

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